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dimanche 11 décembre 2011

Dimanche 11 décembre 2011 : troisième Dimanche de l'Avent.

Première lettre de saint Paul Apôtre aux Thessaloniciens 5,16-24.

Soyez toujours dans la joie,
priez sans relâche,
rendez grâce en toute circonstance : c'est ce que Dieu attend de vous dans le Christ Jésus.
N'éteignez pas l'Esprit,
ne repoussez pas les prophètes,
mais discernez la valeur de toute chose. Ce qui est bien, gardez-le ;
éloignez-vous de tout ce qui porte la trace du mal.
Que le Dieu de la paix lui-même vous sanctifie tout entiers, et qu'il garde parfaits et sans reproche votre esprit, votre âme et votre corps, pour la venue de notre Seigneur Jésus Christ.
Il est fidèle, le Dieu qui vous appelle : tout cela, il l'accomplira.


Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 1,6-8.19-28.

Il y eut un homme envoyé par Dieu. Son nom était Jean.
Il était venu comme témoin, pour rendre témoignage à la Lumière, afin que tous croient par lui.
Cet homme n'était pas la Lumière, mais il était là pour lui rendre témoignage.
Voici quel fut le témoignage de Jean, quand les Juifs lui envoyèrent de Jérusalem des prêtres et des lévites pour lui demander : « Qui es-tu ? »
Il le reconnut ouvertement, il déclara : « Je ne suis pas le Messie. »
Ils lui demandèrent : « Qui es-tu donc ? Es-tu le prophète Élie ? » Il répondit : « Non. - Alors es-tu le grand Prophète ? » Il répondit : « Ce n'est pas moi. »
Alors ils lui dirent : « Qui es-tu ? Il faut que nous donnions une réponse à ceux qui nous ont envoyés. Que dis-tu sur toi-même ? »
Il répondit : « Je suis la voix qui crie à travers le désert : Aplanissez le chemin du Seigneur, comme a dit le prophète Isaïe. »
Or, certains des envoyés étaient des pharisiens.
Ils lui posèrent encore cette question : « Si tu n'es ni le Messie, ni Élie, ni le grand Prophète, pourquoi baptises-tu ? »
Jean leur répondit : « Moi, je baptise dans l'eau. Mais au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas :
c'est lui qui vient derrière moi, et je ne suis même pas digne de défaire la courroie de sa sandale. »
Tout cela s'est passé à Béthanie-de-Transjordanie, à l'endroit où Jean baptisait.


Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris


Les textes de la liturgie de ce dimanche nous invitent à nous réjouir : la venue du Christ est proche ! Laissons-nous transformer par le feu de son amour !


 


Noël raté ? Noël gagné ?



Alors, Noël…

Si tu ne penses d’abord qu’à lorgner les vitrines pour savoir ce que tu vas acheter pour tes gosses, Noël, c’est raté !



Si tu succombes au désir de tes mômes qui veulent une voiture de police, une mitraillette en plastique et la panoplie complète du para, Noël, c’est raté !



Si tu as déjà dépoussiéré le petit Jésus en sucre et ses parents en chocolat… sans oublier un seul des bestiaux en caramel de la crèche, Noël, c’est raté !



Si, avant toute chose, champagne, gâteaux, repas hors de l’ordinaire sont déjà programmés, Noël, c’est raté !



Si tu commences à dresser la liste des gens à inviter en prenant soin d’exclure ceux et celles qui vont troubler la fête tranquille, Noël, c’est raté !



Si tu ne prends pas le temps de méditer, durant cet Avent, le merveilleux mystère de la nuit de Noël, la pauvreté de l’Enfant Jésus, le dénuement absolu des immigrés que sont ses parents, Noël, c’est raté !



Si tu lorgnes déjà le couple de chômeurs de ton immeuble qui, sans toi, va « fêter » cette nuit dans un peu de détresse et de solitude, alors, Noël, c’est gagné !



Si tu n’attends pas pour dire à une personne seule à l’avance qu’elle sera ton invitée, pour qu’elle savoure d’avance ces quelques heures où elle sera reine, alors, Noël, c’est gagné !



Si tu prends la peine de réfléchir à ce mystère d’amour et de pauvreté qui, au cours des âges, a été défloré, foulé aux pieds et travesti en fête égoïste, faite de beuverie et de gueuleton, alors, Noël, c’est gagné !



Si tu continues à vivre ce mystère en pensant que le partage, c’est pas seulement l’affaire d’une nuit, alors,

Noël illuminera toute ton année.



Guy GILBERT


Quel sera notre menu?

Sais-tu ce dont on a besoin pour préparer un bon repas de Noël '?


Prends ton bic et note. Voici les ingrédients:

Peu de dinde et de friandises,

Une bonne mesure de simplicité et beaucoup de compréhension.

Quelques grammes de honte pour notre silence devant tant d'injustices

Et une pincée de regret pour le courage et l'audace que nous n'avons pas eus.

Assaisonne de bonne volonté,

Enlève les morceaux d'égoïsme et de prétention.

Il te reste alors un homme petit et faible.

Essaye de trouver quelques grains de foi

Dans un emballage neuf ou ancien,

Ajoute les fleurs de l'amitié

Et laisse reposer tout cela.

Cela ne sera pas facile et pourra prendre quelque temps.

 Mais à Noël, tu pourras offrir Un homme qui a vraiment goût et consistance.

Les autres se remettront en chemin,

Ils vivront à nouveau.

Et si quelqu'un te demande

De qui tu as cette recette,

Dis-lui simplement...de Jésus-Christ !


dimanche 4 décembre 2011

Dimanche 04 décembre 2011 : deuxième Dimanche de l'Avent.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 1,1-8.

Commencement de la Bonne Nouvelle de Jésus Christ, le Fils de Dieu.
Il était écrit dans le livre du prophète Isaïe : Voici que j'envoie mon messager devant toi, pour préparer la route.
A travers le désert, une voix crie : Préparez le chemin du Seigneur, aplanissez sa route.
Et Jean le Baptiste parut dans le désert. Il proclamait un baptême de conversion pour le pardon des péchés.
Toute la Judée, tout Jérusalem, venait à lui. Tous se faisaient baptiser par lui dans les eaux du Jourdain, en reconnaissant leurs péchés.
Jean était vêtu de poil de chameau, avec une ceinture de cuir autour des reins, et il se nourrissait de sauterelles et de miel sauvage.
Il proclamait : « Voici venir derrière moi celui qui est plus puissant que moi. Je ne suis pas digne de me courber à ses pieds pour défaire la courroie de ses sandales.
Moi, je vous ai baptisés dans l'eau ; lui vous baptisera dans l'Esprit Saint. »


Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris


La période de l’avent est bien là pour nous mobiliser, il est temps de quitter le confort de nos certitudes et notre bonne conscience, l’appel qui nous est lancé est clair : il nous faut retrousser nos manches et bâtir un monde qui soit conforme au rêve de Dieu. Arrêtons de nous lamenter, de nous replier sur nous-mêmes et partons à la rencontre de nos frères et sœurs, particulièrement les plus vulnérables. Que partout où nous passons, les inégalités reculent et la solidarité avance.


dimanche 27 novembre 2011

Dimanche 27 novembre 2011 : premier dimanche de l'Avent.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 13,33-37.

Jésus parlait à ses disciples de sa venue : « Prenez garde, veillez : car vous ne savez pas quand viendra le moment.
Il en est comme d'un homme parti en voyage : en quittant sa maison, il a donné tout pouvoir à ses serviteurs, fixé à chacun son travail, et recommandé au portier de veiller.
Veillez donc, car vous ne savez pas quand le maître de la maison reviendra, le soir ou à minuit, au chant du coq ou le matin. Il peut arriver à l'improviste et vous trouver endormis. Ce que je vous dis là, je le dis à tous : Veillez ! »


Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris


L’Avent est un temps de préparation, c’est l’occasion de nous ajuster au Christ. Jésus nous invite à veiller, à vivre chaque minute de notre vie comme si c’était la dernière. Il n’est plus temps de tergiverser : en avant ! il est grand temps de nous mettre en route pour « aimer bien », c’est-à-dire, à l’image du Christ. Ce Royaume de paix, de fraternité et d’amour, c’est à nous de le construire à chaque minute de notre vie. Durant ce temps de préparation à la fête de Noël, nous sommes invités à créer des relations de qualité dans lesquelles chacun pourra s’épanouir en vérité, où chaque être humain que nous croiserons sur notre route pourra vivre un peu plus debout !




dimanche 20 novembre 2011

Dimanche 20 novembre 2011 : solennité du Christ Roi de l'univers.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 25,31-46.

Jésus parlait à ses disciples de sa venue : « Quand le Fils de l'homme viendra dans sa gloire, et tous les anges avec lui, alors il siégera sur son trône de gloire.
Toutes les nations seront rassemblées devant lui ; il séparera les hommes les uns des autres, comme le berger sépare les brebis des chèvres : il placera les brebis à sa droite, et les chèvres à sa gauche.
Alors le Roi dira à ceux qui seront à sa droite : 'Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume préparé pour vous depuis la création du monde.
Car j'avais faim, et vous m'avez donné à manger ; j'avais soif, et vous m'avez donné à boire ; j'étais un étranger, et vous m'avez accueilli ;
j'étais nu, et vous m'avez habillé ; j'étais malade, et vous m'avez visité ; j'étais en prison, et vous êtes venus jusqu'à moi ! '
Alors les justes lui répondront : 'Seigneur, quand est-ce que nous t'avons vu... ? tu avais donc faim, et nous t'avons nourri ? tu avais soif, et nous t'avons donné à boire ? tu étais un étranger, et nous t'avons accueilli ? tu étais nu, et nous t'avons habillé ? tu étais malade ou en prison... Quand sommes-nous venus jusqu'à toi ? '
Et le Roi leur répondra : 'Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l'avez fait à l'un de ces petits qui sont mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait. '
Alors il dira à ceux qui seront à sa gauche : 'Allez-vous-en loin de moi, maudits, dans le feu éternel préparé pour le démon et ses anges.
Car j'avais faim, et vous ne m'avez pas donné à manger ; j'avais soif, et vous ne m'avez pas donné à boire ; j'étais un étranger, et vous ne m'avez pas accueilli ; j'étais nu, et vous ne m'avez pas habillé ; j'étais malade et en prison, et vous ne m'avez pas visité. '
Alors ils répondront, eux aussi : 'Seigneur, quand est-ce que nous t'avons vu avoir faim et soif, être nu, étranger, malade ou en prison, sans nous mettre à ton service ? 'Il leur répondra : 'Amen, je vous le dis : chaque fois que vous ne l'avez pas fait à l'un de ces petits, à moi non plus vous ne l'avez pas fait. '
Et ils s'en iront, ceux-ci au châtiment éternel, et les justes, à la vie éternelle. »


Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris


Dans ce texte d’évangile, Matthieu nous rappelle à l’ordre : notre foi ne doit rester qu’une simple application de pratiques ou de rites religieux, elle doit se vivre au concret dans notre quotidien. Le Christ reviendra à la fin des temps, mais il est déjà présent parmi nous et trop souvent nous l’ignorons. Voici un extrait d’une intervention de  Don Helder Camara lors d’une célébration qui suivait un sacrilège : Tabernacle fracturé, ciboire renversé, hosties jetées dans la boue. Lors d’une célébration de réparation, il dit aux paroissiens : "Frères et sœurs, nous sommes aveugles. La découverte des hosties dans la boue nous a bouleversés, alors que chez nous le Christ dans la boue est un phénomène quotidien. C’est tous les jours que nous le rencontrons dans les taudis qui n’ont plus rien d’humain. Présent dans l’eucharistie, le Christ connaît une autre présence réelle. Dans la misère humaine"… C’est ce que vient de nous rappeler l’évangile.


L’enfer et le paradis.

......  Un saint homme tenait un jour une conversation avec Dieu ...
 il lui dit : - Seigneur, j'aimerais savoir comment est le paradis et comment est l'enfer
Dieu conduisit le saint homme vers deux portes.
Il ouvrit l'une d'entre elles et permit ainsi au saint homme de regarder l'intérieur.
Au milieu de la pièce, il y avait une immense table ronde.
Et, au milieu de la table, il y avait une grosse marmite contenant un ragoût à l'arôme délicieux....
Le saint homme saliva d'envie.  Les personnes assises autour de la table étaient maigres et livides. Elles avaient, toutes, l'air affamé.
Elles tenaient des cuillères aux très longs manches, attachés à leurs bras. Toutes pouvaient atteindre le plat de ragoût et remplir une cuillerée.
Mais, comme le manche de la cuillère était plus long que leurs bras, elles ne pouvaient ramener les cuillères à leur bouche.
Le saint homme frissonna à la vue de leur misère et de leurs souffrances.
Dieu lui dit:
- Tu viens de voir l'enfer.
Tous deux se dirigèrent alors vers la seconde porte. Dieu l'ouvrit, et la scène que vit le saint homme était identique à la précédente. Il y avait la grande table ronde, la marmite de délicieux ragoût, qui fit encore saliver le saint homme.
Les personnes autour de la table étaient également équipées de cuillères aux longs manches. Mais, cette fois, les gens étaient bien nourris, replets, souriants et se parlaient en riant.
Le saint homme dit à Dieu:
- Je ne comprends pas !
- Eh bien, c'est simple, répondit Dieu à sa demande, c'est juste une question d'habileté.  Ils ont appris à se nourrir les uns les autres, tandis que les gloutons et les égoïstes ne pensent qu'à eux-mêmes.
Il faut croire que l''enfer est bien souvent sur terre !!!" .....

 

dimanche 13 novembre 2011

Dimanche 13 novembre 2011 : trente-troisième dimanche du temps ordinaire.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 25,14-30.

Jésus parlait à ses disciples de sa venue ; il disait cette parabole : « Un homme, qui partait en voyage, appela ses serviteurs et leur confia ses biens.
A l'un il donna une somme de cinq talents, à un autre deux talents, au troisième un seul, à chacun selon ses capacités. Puis il partit.
Aussitôt, celui qui avait reçu cinq talents s'occupa de les faire valoir et en gagna cinq autres.
De même, celui qui avait reçu deux talents en gagna deux autres.
Mais celui qui n'en avait reçu qu'un creusa la terre et enfouit l'argent de son maître.
Longtemps après, leur maître revient et il leur demande des comptes.
Celui qui avait reçu les cinq talents s'avança en apportant cinq autres talents et dit : 'Seigneur, tu m'as confié cinq talents ; voilà, j'en ai gagné cinq autres. -
Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je t'en confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton maître. '
Celui qui avait reçu deux talents s'avança ensuite et dit : 'Seigneur, tu m'as confié deux talents ; voilà, j'en ai gagné deux autres. -
Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je t'en confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton maître. '
Celui qui avait reçu un seul talent s'avança ensuite et dit : 'Seigneur, je savais que tu es un homme dur : tu moissonnes là où tu n'as pas semé, tu ramasses là où tu n'as pas répandu le grain.
J'ai eu peur, et je suis allé enfouir ton talent dans la terre. Le voici. Tu as ce qui t'appartient. '
Son maître lui répliqua : 'Serviteur mauvais et paresseux, tu savais que je moissonne là où je n'ai pas semé, que je ramasse le grain là où je ne l'ai pas répandu.
Alors, il fallait placer mon argent à la banque ; et, à mon retour, je l'aurais retrouvé avec les intérêts.
Enlevez-lui donc son talent et donnez-le à celui qui en a dix.
Car celui qui a recevra encore, et il sera dans l'abondance. Mais celui qui n'a rien se fera enlever même ce qu'il a.
Quant à ce serviteur bon à rien, jetez-le dehors dans les ténèbres ; là il y aura des pleurs et des grincements de dents ! '


Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris

Les talents dont il est question dans cette parabole, c’est l’amour que Dieu donne à chaque être humain. Cet amour, nous avons à le faire grandir en le donnant, à notre tour, à tous ceux que nous croisons sur notre route. L’économie du Royaume ne fonctionne pas selon les règles de la bourse, au contraire, plus nous sommes prodigues avec l’amour reçu, plus celui-ci peut grandir et s’épanouir. Le défi nous est donc lancé : à nous de le relever et de participer à l’avènement d’un monde qui soit à l’image du rêve de Dieu.



Les deux loups intérieurs


Un homme âgé dit à son petit-fils, venu le voir très en colère contre un ami qui s'était montré injuste envers lui :
" Laisse-moi te raconter une histoire...
Il m'arrive aussi, parfois, de ressentir de la haine contre ceux qui se conduisent mal et n'en éprouvent aucun regret.
Mais la haine t'épuise, et ne blesse pas ton ennemi.
C'est comme avaler du poison et désirer que ton ennemi en meure.
J'ai souvent combattu ces sentiments"
Il continua :" C'est comme si j'avais deux loups à l'intérieur de moi;
le premier est bon et ne me fait aucun tort.
Il vit en harmonie avec tout ce qui l'entoure et ne s'offense pas lorsqu'il n'y a pas lieu de s'offenser.
Il combat uniquement lorsque c'est juste de le faire, et il le fait de manière juste.
Mais l'autre loup, ahhhh...! Il est plein de colère.
La plus petite chose le précipite dans des accès de rage.
Il se bat contre n'importe qui, tout le temps, sans raison.
Il n'est pas capable de penser parce que sa colère et sa haine sont immenses.
Il est désespérément en colère, et pourtant sa colère ne change rien.
Il est parfois si difficile de vivre avec ces deux loups à l'intérieur de moi, parce que tous deux veulent dominer mon esprit."

Le garçon regarda attentivement son grand-père dans les yeux et demanda :
" Lequel des deux loups l'emporte, grand-père ?"
Le grand-père sourit et répondit doucement :
"Celui que je nourris."


Anonyme

dimanche 6 novembre 2011

Dimanche 06 novembre 2011 : trente-deuxième dimanche du temps ordinaire

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 25,1-13.

Jésus parlait à ses disciples de sa venue ; il disait cette parabole : « Le royaume des cieux sera comparable à des jeunes filles invitées à des noces, qui prirent leur lampe et s'en allèrent à la rencontre de l'époux.
Cinq d'entre elles étaient insensées, et cinq étaient prévoyantes :
les insensées avaient pris leur lampe sans emporter d'huile,
tandis que les prévoyantes avaient pris, avec leur lampe, de l'huile en réserve.
Comme l'époux tardait, elles s'assoupirent toutes et s'endormirent.
Au milieu de la nuit, un cri se fit entendre : 'Voici l'époux ! Sortez à sa rencontre. '
Alors toutes ces jeunes filles se réveillèrent et préparèrent leur lampe.
Les insensées demandèrent aux prévoyantes : 'Donnez-nous de votre huile, car nos lampes s'éteignent. '
Les prévoyantes leur répondirent : 'Jamais cela ne suffira pour nous et pour vous ; allez plutôt vous en procurer chez les marchands. '
Pendant qu'elles allaient en acheter, l'époux arriva. Celles qui étaient prêtes entrèrent avec lui dans la salle des noces et l'on ferma la porte.
Plus tard, les autres jeunes filles arrivent à leur tour et disent : 'Seigneur, Seigneur, ouvre-nous ! '
Il leur répondit : 'Amen, je vous le dis : je ne vous connais pas. '
Veillez donc, car vous ne savez ni le jour ni l'heure.

Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris





Voici encore une parabole qui met en lumière deux attitudes : ceux qui ont tout reçu et qui se contentent d’attendre ce que leurs « mérites » doit leur apporter et ceux qui s’appuient sur les dons reçus pour  se mettre en route et transformer cette attente en un chemin de construction pour le Royaume. Le défi qui nous est lancé aujourd’hui, c’est de ne pas nous laisser écraser par les soucis du quotidien (même s’ils sont importants et doivent être rencontrés) mais de continuer à soigner en priorité la qualité de nos relations, de notre manière de vivre avec nous-mêmes et avec les autres. « Là où est ton trésor, là aussi est ton cœur ! », nous devons faire des choix,  établir des priorités sinon, nous risquons fort de nous perdre dans la masse des préoccupations quotidiennes et de passer à côté de l’essentiel, nous risquons de fonctionner plutôt que de vivre.


L'Ambitieux Tailleur de pierre

Un tailleur de pierre se rendait tous les jours au pied d'un grand rocher de la montagne pour en détacher des fragments dont il faisait des pierres tombales ou des murs de maisons. Il connaissait toutes les sortes de pierres et leurs différentes utilisations, et comme c'était un excellent artisan, sa clientèle était nombreuse et assidue. Ainsi, pendant longtemps, il vécut heureux, ne souhaitant rien de plus que ce que la vie lui accordait.
Or, dans la montagne vivait un génie qui, de temps en temps, apparaissait aux hommes pour les aider de toute sa puissance.
Le tailleur de pierre n'avait jamais vu ce génie et quand les gens en parlaient devant lui, il haussait les épaules parce qu'il ne voulait pas croire à son existence.
Un jour, le tailleur de pierre se rendit chez un riche seigneur des environs pour lui livrer une pierre tombale, et les merveilles qu'il aperçut dans le palais l'empêchèrent désormais de dormir. Du jour au lendemain, son travail lui parut pénible, sa vie terne et sans joie.
- Ah, si j'étais riche, pensait-il, je dormirais dans un lit à baldaquin orné de soie brodée, frangée d'or, et comme je serais heureux!
Une voix lui répondit :
- Ton vœu a été entendu. Tu seras aussi riche que tu l'as souhaité!
En entendant cette voix, le tailleur de pierre s'arrêta de travailler et regarda autour de lui. Mais il ne vit personne. Croyant être le jouet d'une illusion, il ramassa ses outils et prit le chemin du retour car il n'avait plus de cœur à l'ouvrage.
En arrivant devant sa maison, il s'arrêta, ébahi. A la place de la petite hutte, où il avait vécu, s'élevait un palais magnifique, orné de meubles précieux et d'un lit splendide, exactement semblable à celui qu'il avait tant admiré.
Le tailleur de pierre laissa éclater sa joie. Il entra dans le palais et y vécut en jouissant de ses richesses. Il oublia bientôt la pénible existence qu'il avait menée jusqu'alors.
L'été commençait à peine et déjà le soleil impitoyable brûlait la terre. Un matin, la chaleur était telle que le tailleur de pierre décida de passer la journée dans son palais, derrière des volets clos. Comme de sa fenêtre il observait le trafic de la rue, une petite voiture vint à passer, traînée par des laquais vêtus de costumes bleu et or. Dans la voiture, un prince était assis. Un laquais tenait au-dessus de sa tête une ombrelle pour le protéger du soleil.
- Ah, si j'étais prince, soupira le tailleur de pierre, je roulerais en carrosse et je serais protégé du soleil par une ombrelle de soie: comme je serais heureux!
Le génie de la montagne répondit :
- Ton vœu a été entendu. Tu seras prince.
Et il devint prince. Son fauteuil fut précédé d'une compagnie de soldats et suivi d'une autre, et des laquais en livrée rouge et or le portaient tandis qu'un autre laquais le protégeait des rayons du soleil en tenant au-dessus de sa tête l'ombrelle de soie qu'il avait tant désirée. Tout était selon ses plus chers désirs. Mais il n'était pas encore content. Regardant autour de lui, il vit que les pelouses de son jardin, pourtant copieusement arrosées, séchaient au soleil et que, malgré l'ombrelle, son visage brunissait un peu plus chaque jour. Alors, en colère, il s'écria :
- Le soleil est plus fort que moi! Ah si seulement j'étais le soleil!
Le génie de la montagne lui répondit :
- Ton vœu a été entendu. Tu seras le soleil !
Et il devint le soleil, fier et tout-puissant. Il darda ses rayons vers la terre et vers les cieux. Et sur la terre tout se dessécha, les arbres et les plantes, les visages des riches comme ceux des pauvres. Il se plaisait à manifester sa puissance, et son orgueil ne connaissait plus de bornes. En contemplant la grande sécheresse qui ravageait la terre, il se sentait le plus fort.
Mais, lorsqu'un nuage passa devant lui, protégeant la terre, la colère le saisit à nouveau :
- Un nuage peut vaincre mes rayons? II est donc plus fort que moi? Ah, si j'étais nuage, c'est moi qui serais le plus fort!
Le génie de la montagne lui répondit :
- Ton vœu a été entendu. Tu seras nuage.
Et il devint nuage, flottant entre le soleil et la terre, et retenant les rayons meurtriers, à sa grande joie, la terre se couvrit de verdure et de fleurs.
Après avoir joui de sa victoire, il voulut exercer aveuglément son pouvoir. Pendant des jours et des semaines, il versa de la pluie, faisant déborder les fleuves, inondant les rizières, saccageant villes et villages sous des torrents d'eau. Seuls les rochers de la montagne demeuraient impassibles. Le nuage, en les voyant toujours aussi calmes et majestueux, s'écria :
- Le rocher est donc plus fort que moi? Ah, si seulement j'étais un rocher!
Le génie de la montagne lui répondit :
- Ton vœu a été entendu. Tu seras rocher.
Et il devint rocher, fier et majestueux, méprisant l'ardeur du soleil aussi bien que la pluie.
- Je suis vraiment très fort, se dit-il satisfait. Cependant, un jour, il entendit un bruit curieux et, regardant à ses pieds, il vit un tailleur de pierre qui l'attaquait avec un pic ! Et au moment où il le regardait travailler, un énorme bloc de pierre se détacha et alla rouler dans la plaine. Dans sa colère, le roc s'écria :
- Un faible enfant de la terre est plus fort que moi! Ah, pourquoi ne suis-je pas un homme!
Le génie de la montagne lui répondit :
- Ton vœu a été entendu. Tu redeviendras un homme.
Et il redevint un homme. Il reprit le métier de tailleur de pierre. Il se rendit tous les jours au pied d'un grand rocher de la montagne pour en détacher des fragments. Il en faisait des pierres tombales et des murs de maisons. Il allait les vendre aux riches et aux princes, bravant le soleil et la pluie. Le soir, il quittait la montagne pour rentrer dans sa petite hutte. Sa couche était dure et sa table peu garnie, mais il avait appris à s'en contenter, et il ne songea plus à être autre chose que ce qu'il était.

Histoire recueillie et adaptée par Philippe SOUPAULT et Ré SOUPAULT.

dimanche 23 octobre 2011

Dimanche 23 octobre 2011 : trentième dimanche du temps ordinaire.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 22,34-40.

Les pharisiens, apprenant que Jésus avait fermé la bouche aux sadducéens, se réunirent, et l'un d'entre eux, un docteur de la Loi, posa une question à Jésus pour le mettre à l'épreuve :
« Maître, dans la Loi, quel est le grand commandement ? »
Jésus lui répondit : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit.
Voilà le grand, le premier commandement.
Et voici le second, qui lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même.
Tout ce qu'il y a dans l'Écriture - dans la Loi et les Prophètes - dépend de ces deux commandements. »


Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris


Un docteur de la Loi s’adresse à Jésus : il veut le mettre à l’épreuve, vérifier s’il connaît bien sa leçon. Jésus ne tombe pas dans le piège et va surprendre son auditoire en citant la Loi tout en lui donnant un éclairage nouveau : c’est dans la mesure où nous aimons nos frères que nous pouvons devenir capables d’aimer Dieu. L’amour dont parle Jésus, ce n’est pas la passion dévorante du coup de foudre ni même l’état de béatitude que l’on ressent lorsqu’on est en présence de l’être aimé, non, l’amour dont parle Jésus, c’est cet amour qui vient de Dieu, qui recherche le bonheur de l’autre. Pour Jésus, aimer c’est accueillir l’autre dans son humanité, avec toute sa fragilité et contribuer à le rendre plus libre, plus autonome afin de lui permettre de trouver son épanouissement. Aimer, c’est savoir se retirer pour permettre à l’autre de naître.




dimanche 16 octobre 2011

Dimanche 16 octobre 2011 : vingt-neuvième dimanche du temps ordinaire.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 22,15-21.

Les pharisiens se concertèrent pour voir comment prendre en faute Jésus en le faisant parler.
Ils lui envoient leurs disciples, accompagnés des partisans d'Hérode : « Maître, lui disent-ils, nous le savons : tu es toujours vrai et tu enseignes le vrai chemin de Dieu ; tu ne te laisses influencer par personne, car tu ne fais pas de différence entre les gens.
Donne-nous ton avis : Est-il permis, oui ou non, de payer l'impôt à l'empereur ? »
Mais Jésus, connaissant leur perversité, riposta : « Hypocrites ! pourquoi voulez-vous me mettre à l'épreuve ?
Montrez-moi la monnaie de l'impôt. » Ils lui présentèrent une pièce d'argent.
Il leur dit : « Cette effigie et cette légende, de qui sont-elles ? -
De l'empereur César », répondirent-ils. Alors il leur dit : « Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. »


Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris


« Est-il permis de payer l’impôt à l’empereur ? » Autrement dit, devons nous  respecter la loi civile ? C’est la question sous-jacente derrière ce piège qui est tendu à Jésus. La réponse est claire : «Rendez à César ce qui est à César ». Ce que Matthieu nous rappelle au travers de cet épisode, c’est que le chrétien est invité à s’inscrire dans la société, à y prendre des responsabilités. En effet, le Royaume de Dieu est en germe dans notre monde, il est de notre devoir de contribuer à son épanouissement en nous engageant dans la vie sociale et de contribuer ainsi à rendre notre société plus humaine, c'est-à-dire, plus proche du rêve de Dieu.


Être en relation...


Je veux t'aimer sans m'agripper,
t'apprécier sans te juger,
te rejoindre sans t'envahir,
t'inviter sans insistance,
te laisser sans culpabilité,
te critiquer sans te blâmer,
t'aider sans te diminuer.
Si tu veux bien m'accorder la même chose, alors nous pourrons vraiment nous rencontrer et nous enrichir l'un l'autre.

V. Satir

dimanche 9 octobre 2011

Dimanche 09 octobre 2011 : vingt-huitième dimanche du temps ordinaire.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 22,1-14.

Jésus disait en paraboles :
« Le Royaume des cieux est comparable à un roi qui célébrait les noces de son fils.
Il envoya ses serviteurs pour appeler à la noce les invités, mais ceux-ci ne voulaient pas venir.
Il envoya encore d'autres serviteurs dire aux invités : 'Voilà : mon repas est prêt, mes bœufs et mes bêtes grasses sont égorgés ; tout est prêt : venez au repas de noce. '
Mais ils n'en tinrent aucun compte et s'en allèrent, l'un à son champ, l'autre à son commerce ;
les autres empoignèrent les serviteurs, les maltraitèrent et les tuèrent.
Le roi se mit en colère, il envoya ses troupes, fit périr les meurtriers et brûla leur ville.
Alors il dit à ses serviteurs : 'Le repas de noce est prêt, mais les invités n'en étaient pas dignes.
Allez donc aux croisées des chemins : tous ceux que vous rencontrerez, invitez-les au repas de noce. '
Les serviteurs allèrent sur les chemins, rassemblèrent tous ceux qu'ils rencontrèrent, les mauvais comme les bons, et la salle de noce fut remplie de convives.
Le roi entra pour voir les convives. Il vit un homme qui ne portait pas le vêtement de noce,
et lui dit : 'Mon ami, comment es-tu entré ici, sans avoir le vêtement de noce ? ' L'autre garda le silence.
Alors le roi dit aux serviteurs : 'Jetez-le, pieds et poings liés, dehors dans les ténèbres ; là il y aura des pleurs et des grincements de dents. '
Certes, la multitude des hommes est appelée, mais les élus sont peu nombreux. »


Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Pour la troisième semaine consécutive, l’Evangile nous interpelle, nous « les gens bien, les bons chrétiens », sur notre manière de vivre notre foi. Ce qui est montré du doigt, ce n’est pas le fait de respecter les rites ou les offices, mais bien de placer ceux-ci en première ligne. En effet, si nous voulons vraiment vivre le Royaume de Dieu dès maintenant, il est impératif de retourner aux sources, de vivre quotidiennement le « Aimez-vous les uns les autres ». Les pratiques religieuses sont là pour nous nourrir, pour renforcer notre détermination à vivre l’Evangile à chaque instant de notre vie.


Le manteau de nasreddine



Un soir que Nasreddine revenait de son travail dans les champs avec des vêtements sales et crottés, il entendit chanter et rire et il comprit qu'il y avait une fête dans les environs.

Or, chez nous, quand il y a une fête, tout le monde peut y participer. Nasreddine poussa donc la porte de la maison et sourit de bonheur, une bonne odeur de couscous se dégageait de la cuisine. Mais il ne put aller plus loin: il était tellement mal habillé qu'on le chassa sans ménagement. En colère, il courut jusqu'à sa maison, mit son plus beau manteau et revint à la fête. Cette fois, on l'accueillit, on l'installa confortablement et on posa devant lui à manger et à boire. Nasreddine prit alors du couscous, de la sauce et du vin, et commença à les verser sur son manteau. Et il disait : " Mange, mon manteau! Bois, mon manteau! " L'homme assis à son côté lui dit:

" Que fais-tu, malheureux ? Es-tu devenu fou? "

" Non, l'ami, lui répondit Nasreddine. En vérité, moi je ne suis pas invité; c'est mon manteau qui est invité.

dimanche 2 octobre 2011

Dimanche 02 octobre 2011 : vingt-septième dimanche du temps ordinaire

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 21,33-43.

Jésus disait aux chefs des prêtres et aux pharisiens : « Écoutez cette parabole : Un homme était propriétaire d'un domaine ; il planta une vigne, l'entoura d'une clôture, y creusa un pressoir et y bâtit une tour de garde. Puis il la donna en fermage à des vignerons, et partit en voyage
Quand arriva le moment de la vendange, il envoya ses serviteurs auprès des vignerons pour se faire remettre le produit de la vigne.
Mais les vignerons se saisirent des serviteurs, frappèrent l'un, tuèrent l'autre, lapidèrent le troisième.
De nouveau, le propriétaire envoya d'autres serviteurs plus nombreux que les premiers ; mais ils furent traités de la même façon.
Finalement, il leur envoya son fils, en se disant : 'Ils respecteront mon fils. '
Mais, voyant le fils, les vignerons se dirent entre eux : 'Voici l'héritier : allons-y ! Tuons-le, nous aurons l'héritage ! '
Ils se saisirent de lui, le jetèrent hors de la vigne et le tuèrent.
Eh bien, quand le maître de la vigne viendra, que fera-t-il à ces vignerons ? »
On lui répond : « Ces misérables, il les fera périr misérablement. Il donnera la vigne en fermage à d'autres vignerons, qui en remettront le produit en temps voulu. »
Jésus leur dit : « N'avez-vous jamais lu dans les Écritures : La pierre qu'ont rejetée les bâtisseurs est devenue la pierre angulaire. C'est là l'œuvre du Seigneur, une merveille sous nos yeux !
Aussi, je vous le dis : Le royaume de Dieu vous sera enlevé pour être donné à un peuple qui lui fera produire son fruit.


Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris


 


Voici une parabole que nous pourrions lire à deux niveaux.

-  La vigne, c’est la Terre qui nous est confiée, que « nous empruntons à nos enfants » disait Antoine de Saint Exupéry. Elle nous est confiée afin que nous la protégions et que les êtres humains puissent y vivre en paix et en harmonie, les uns avec les autres, en se partageant équitablement ses ressources. Ce serait alors une invitation pour chacun de nous de se remettre en question, de porter un regard critique et constructif sur nos priorités.

- La vigne, c’est l’Eglise et en tant que chrétien, nous sommes invités à la faire grandir en laissant l’Evangile envahir notre existence quotidienne jusqu’à en imprégner le moindre recoin. Cela suppose une remise en question continue de notre façon de vivre avec les autres. Serons-nous des frères et des sœurs accueillants, au regard bienveillant ou serons- nous des censeurs prisonniers de leurs certitudes et de leurs regards qui condamnent ?                                                 




 
Auto-stop


            Il pleuvait à verse, mais j’étais heureux. Avant de partir, j’avais lu ma page d’évangile : la parabole du bon Samaritain. Et maintenant sur la grand-route, le moteur tournait rond, et je disais comme d’habitude mon chapelet avec une vraie joie intérieure.

            Soudain, sur l’accotement de la chaussée détrempée, deux auto-stoppeurs : un garçon et une fille, crottés, la pluie entre les dents.

            Personne ne s’arrêtait, bien entendu. Allez mettre ça sur les coussins d’une voiture propre !

            J’ai fait comme tout le monde.

            C’est alors que s’est produit un phénomène que je ne saurais oublier : je ne pouvais plus dire mon chapelet. Je ne parvenais plus à reprendre le fil de ma prière. Impossible. Le contact était rompu.

            Après cinq minutes, rendu à l’évidence, j’ai fait demi-tour. Ils étaient toujours là, avec leur pouce en l’air, leurs cheveux collés sur le visage. Je me suis souvenu de la vieille couverture dans le coffre qui pouvait limiter les dégâts.

            Les tourtereaux mouillés n’en revenaient pas :

            - N’est-ce pas vous, Monsieur, qui êtes passé il y a cinq minutes ? Et vous êtes revenu exprès ? Pourquoi vous avez fait ça ?

            Je leur ai dit la vérité : mon évangile, mon chapelet, et puis mon malaise insupportable. Au lieu de sourire, ils ouvraient de grands yeux.

            Il a dit :

            - Et bien, je ne savais pas que la religion, c’était ça…

dimanche 25 septembre 2011

Dimanche 25 septembre 2011 : vingt-sixième dimanche du temps ordinaire.

Jésus disait aux chefs des prêtres et aux anciens : « Que pensez-vous de ceci ? Un homme avait deux fils. Il vint trouver le premier et lui dit : 'Mon enfant, va travailler aujourd'hui à ma vigne'.
Celui-ci répondit : 'Je ne veux pas. ' Mais ensuite, s'étant repenti, il y alla.
Abordant le second, le père lui dit la même chose. Celui-ci répondit : 'Oui, Seigneur ! ' et il n'y alla pas.
Lequel des deux a fait la volonté du père ? » Ils lui répondent : « Le premier ». Jésus leur dit : « Amen, je vous le déclare : les publicains et les prostituées vous précèdent dans le royaume de Dieu.
Car Jean Baptiste est venu à vous, vivant selon la justice, et vous n'avez pas cru à sa parole ; tandis que les publicains et les prostituées y ont cru. Mais vous, même après avoir vu cela, vous ne vous êtes pas repentis pour croire à sa parole.


Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris


Dans ce texte de Matthieu, Jésus nous interpelle en mettant en scène deux attitudes qu’il associe à deux manières de vivre sa foi .Au travers de cette parabole, c’est à chacun de nous qu’il s’adresse : soyez vigilants, ne vous abritez pas derrière vos rites mais soyez prêts à vous remettre en question, à vous engager concrètement pour la réalisation d’un monde où règne l’amour et la fraternité.





Quand lui, quand moi


Quand lui n'achève pas son travail,
je me dis, il est paresseux.
Quand moi, je n'achève pas mon travail,
c'est que je suis trop occupé, trop surchargé.

Quand lui parle de quelqu'un,
c'est de la médisance.
Quand je le fais,
c'est de la critique constructive.

Quand lui tient à son point de vue,
c'est un entêté.
Quand moi je tiens à mon point de vue,
c'est de la fermeté.

Quand lui prend du temps pour faire quelque chose,
il est lent.
Quand moi je prends du temps pour faire quelque chose,
je suis soigneux.

Quand lui est aimable,
il doit avoir une idée derrière la tête.
Quand moi je suis aimable,
je suis vertueux.

Quand lui est rapide pour faire quelque chose,
il bâcle.
Quand moi je suis rapide pour faire quelque chose,
je suis habile.

Quand lui fait quelque chose sans qu'on le lui dise,
il s'occupe de ce qui ne le regarde pas.
Quand moi je fais quelque chose sans qu'on me le dise,
je prends des initiatives.

Quand lui défend ses droits,
c'est un mauvais esprit.
Quand moi je défends mes droits,
je montre du caractère.

Pierre Descouvemont, Guide des difficultés de la vie quotidienne

 

dimanche 18 septembre 2011

Dimanche 18 septembre 2011 : vingt-cinquième dimanche du temps ordinaire.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 20,1-16a.

Jésus disait cette parabole : « Le Royaume des cieux est comparable au maître d'un domaine qui sortit au petit jour afin d'embaucher des ouvriers pour sa vigne.
Il se mit d'accord avec eux sur un salaire d'une pièce d'argent pour la journée, et il les envoya à sa vigne.
Sorti vers neuf heures, il en vit d'autres qui étaient là, sur la place, sans travail.
Il leur dit : 'Allez, vous aussi, à ma vigne, et je vous donnerai ce qui est juste. '
Ils y allèrent. Il sortit de nouveau vers midi, puis vers trois heures, et fit de même.
Vers cinq heures, il sortit encore, en trouva d'autres qui étaient là et leur dit : 'Pourquoi êtes-vous restés là, toute la journée, sans rien faire ? '
Ils lui répondirent : 'Parce que personne ne nous a embauchés. ' Il leur dit : 'Allez, vous aussi, à ma vigne. '
Le soir venu, le maître de la vigne dit à son intendant : 'Appelle les ouvriers et distribue le salaire, en commençant par les derniers pour finir par les premiers. '
Ceux qui n'avaient commencé qu'à cinq heures s'avancèrent et reçurent chacun une pièce d'argent.
Quand vint le tour des premiers, ils pensaient recevoir davantage, mais ils reçurent, eux aussi, chacun une pièce d'argent.
En la recevant, ils récriminaient contre le maître du domaine :
'Ces derniers venus n'ont fait qu'une heure, et tu les traites comme nous, qui avons enduré le poids du jour et de la chaleur ! '
Mais le maître répondit à l'un d'entre eux : 'Mon ami, je ne te fais aucun tort. N'as-tu pas été d'accord avec moi pour une pièce d'argent ?
Prends ce qui te revient, et va-t'en. Je veux donner à ce dernier autant qu'à toi :
n'ai-je pas le droit de faire ce que je veux de mon bien ? Vas-tu regarder avec un œil mauvais parce que moi, je suis bon ? '
Ainsi les derniers seront premiers, et les premiers seront derniers. »

Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris





Ce texte de l’Evangile de Matthieu va à l’encontre de beaucoup de nos croyances et de valeurs de notre société. Il remet en cause la toute puissance du mérite. Dans nos habitudes de « bons chrétiens », nous aimons croire que nous obtiendrons la vie éternelle en récompense de notre attitude irréprochable, si nous suivons bien tous les prescrits de la Loi. Or, au travers de cette parabole, Jésus nous rappelle, non sans humour, que cette vie éternelle nous est offerte par Dieu, gratuitement, simplement par amour. C’est aussi une invitation pour chacun de nous à changer notre manière de vivre : n’attendons pas un geste de l’autre pour lui témoigner notre amour fraternel, n’entrons pas dans cette logique commerciale du « donnant-donnant » : l’autre est un frère à aimer simplement parce qu’il est un être humain.

dimanche 11 septembre 2011

Dimanche 11 septembre 2011 : vingt-quatrième dimanche du temps ordinaire.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 18,21-35.



Pierre s'approcha de Jésus pour lui demander : « Seigneur, quand mon frère commettra des fautes contre moi, combien de fois dois-je lui pardonner ? Jusqu'à sept fois ? »
Jésus lui répondit : « Je ne te dis pas jusqu'à sept fois, mais jusqu'à soixante-dix fois sept fois.
En effet, le Royaume des cieux est comparable à un roi qui voulut régler ses comptes avec ses serviteurs.
Il commençait, quand on lui amena quelqu'un qui lui devait dix mille talents (c'est-à-dire soixante millions de pièces d'argent).
Comme cet homme n'avait pas de quoi rembourser, le maître ordonna de le vendre, avec sa femme, ses enfants et tous ses biens, en remboursement de sa dette.
Alors, tombant à ses pieds, le serviteur demeurait prosterné et disait : 'Prends patience envers moi, et je te rembourserai tout. '
Saisi de pitié, le maître de ce serviteur le laissa partir et lui remit sa dette.
Mais, en sortant, le serviteur trouva un de ses compagnons qui lui devait cent pièces d'argent. Il se jeta sur lui pour l'étrangler, en disant : 'Rembourse ta dette ! '
Alors, tombant à ses pieds, son compagnon le suppliait : 'Prends patience envers moi, et je te rembourserai. '
Mais l'autre refusa et le fit jeter en prison jusqu'à ce qu'il ait remboursé.
Ses compagnons, en voyant cela, furent profondément attristés et allèrent tout raconter à leur maître.
Alors celui-ci le fit appeler et lui dit : 'Serviteur mauvais ! je t'avais remis toute cette dette parce que tu m'avais supplié.
Ne devais-tu pas, à ton tour, avoir pitié de ton compagnon, comme moi-même j'avais eu pitié de toi ? '
Dans sa colère, son maître le livra aux bourreaux jusqu'à ce qu'il ait tout remboursé.
C'est ainsi que mon Père du ciel vous traitera, si chacun de vous ne pardonne pas à son frère de tout son cœur. »


 


Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris


 


 


Voici bien un texte que nous avons difficile à faire passer dans nos vies ! Le pardon, d’accord mais, quand même, il y a des limites ! Le texte de l’Evangile de ce dimanche nous rappelle que la miséricorde de Dieu est sans limites et nous invite à suivre cet exemple tout au long de notre vie. Le Pardon, ce n’est pas oublier, c’est choisir de continuer à souhaiter le bonheur de l’autre en dépit du tort qu’il nous a causé. C’est le cœur même de la Bonne Nouvelle : aimer au-delà du raisonnable. C’est le chemin difficile que nous propose le Christ, c’est aussi le seul qui conduit au bonheur véritable car il ne laisse plus de place à la haine, à la rancœur au ressentiment  mais nous demande une véritable conversion afin qu’à l’image de François d’Assise nous puisions faire nôtre cette prière : « Seigneur fais de nous des artisans de paix …là où il y a la haine, que nous apportions l’amour… »



Chaque jour...

Prends le temps de penser,
c'est la source du pouvoir.

Prends le temps de te distraire,
c'est le secret d'une perpétuelle jeunesse.


Prends le temps de lire,
c'est la fontaine de la sagesse.

Prends le temps d'aimer et d'être aimé,
c'est le privilège divin.

Prends le temps d'être aimable,
c'est le chemin du bonheur.

Prends le temps de rire,
c'est la musique de l'âme.

Prends le temps de te reposer,

sans quoi tu ne pourras jouir d'aucun autre privilège         .



(Auteur inconnu)